Article paru dans Sud-Ouest Landes – 3 Avril 2017
Hier, ils ont marché entre Hossegor et Capbreton pour sensibiliser à l’autisme.
“Nicole” « Il m’a reconnue», se réjouit la retraitée aux cheveux courts argentés, qui arbore, comme ceux qui l’entourent, le tee shirt turquoise de l’AEVE (Autisme Espoir Vers l’Ecole).
Celui qui a prononcé son prénom sans hésitation n’est autre qu’un petit bonhomme de 3 ans qui vient de faire un tour de
manège, au parc Rosny, à Hossegor. Une scène qui pourrait paraître banale, mais qui fait mesurer tout le chemin parcouru à sa mère, Marlène, depuis qu’il y a un an le mot autisme a été prononcé devant elle.
Et, surtout, depuis qu’elle a rencontré les membres de l’AEVE, qui l’ont éclairée sur une méthode des trois « i » (pour intensif individuel, interactif), qui a eu des effets fulgurants sur le comportement de son petit garçon.
Hier, pour la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, Marlène, sa famille et tout le réseau de bénévoles qui aident peu à peu Léo à sortir de sa bulle avaient organisé des animations, à Hossegor, et une marche, l’après-midi, vers l’estacade à Capbreton.
« Troubles atypiques »
« Quand Léo est né, la première année, nous n’avons pas constaté de problème particulier. La pédiatre non plus. Mais je suis infirmière, et il y a eu des signes qui m’ont alertée, la comparaison, aussi, que je faisais avec son grand frère »
Et Marlène de poursuivre : «Léo ne répondait pas à son prénom, ne réagissait pas aux présences et aux mouvements extérieurs, restait dans son transat. On me disait ça va venir. Mais, quand il avait 17-18 mois, je me suis inquiétée de gestes répétitifs, de certains comportements. On m’a parlé de troubles atypiques. Bien sûr, j’avais entendu parler d‘autisme, mais je crois que je n’avais pas envie de l’entendre, jusqu’à ce que ce que le fossé se creuse de plus en plus entre lui et nous, pour communiquer.
Nous sommes allés voir l’AEVE à Boulogne. Ils nous ont dit que cela ressemblait à de l’autisme.
Ils nous ont demandé tous les films que nous avions faits de lui depuis sa naissance, jusqu’à ce qu’ils nous disent “Oui c’est de l’autisme. C’était en avril 2016.”

Devant l’estacade à Capbreton, l’arrivée de la marche pour sensibilisera l’autisme.
La méthode de l’AEVE est basée sur le jeu et l’échange, de manière assez intensive, avec presque cinq heures par jour, sept jours sur sept. Et ce grâce à l’intervention de bénévoles formés, dont le travail est évalué par une psychologue bordelaise, agréée par l’association.
L’appel à bénévoles, lancé par Marlène est allé au-delà de ses espérances.
Nicole, Nadine et les autres
Nicole, retraitée de Saint-Geours, mais aussi Nadine, d’Angresse en font partie. Toutes les deux rivalisent d’anecdotes sur les progrès réalisés par Léo.
« Dans sa chambre, tous les jouets sont en double, raconte Nadine. Par exemple, il prend une petite voiture. Je la prends aussi. Il la fait rouler plusieurs fois, selon une trajectoire, je fais comme lui. Et c’est lui qui décide d’en faire un peu plus .»
Aujourd’hui, Léo sourit, reconnaît ceux qui l’entourent, prononce des mots. Et son grand frère a découvert combien c’était barbant un petit qui vient l’embêter quand il joue.
«C’est une méthode importée du Québec, qui a montré de réels résultats explique Marlène. La méthode des 3i se passe en trois phases, jusqu’à l’entrée à l’école. »
Mais les formes d’autisme sont diverses, les lobbys qui prônent telle ou telle méthode, puissants, et le sujet, absent du débat politique, ou en tout cas pas évoqué de la meilleure des manières.
Ce que disent ces parents étant simplement que cette méthode a transformé leurs enfants.
Dans le flot de la marche, Marie- Ange et son mari accompagnent Johanna, 35 ans, qui vit a Boucau. Eux aussi se battent de leur côté, comme Evelyne et son fils Simon, en Béarn, inquiets pour l’avenir de ces jeunes adultes.
Johanna est passée par un IME (Institut médico éducatif), puis un centre où elle a été diagnostiquée psychotique, traitée avec des neuroleptiques, puis a testé en 2010, cette méthode, avec, pour elle aussi, d’incroyables progrès.
« J’ai sorti ma fille de ce centre comme un légume. Aujourd’hui, elle marche, sourit, fredonne des airs. Elle m’a dit “Je t’aime” »
Christine LAMAISON
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pourle Pays basque
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